• Souffle encore, en or d'accord. Souffle encore, à l'heure d'alors. Souffle encore, un chœur d'efforts. Souffle encore, et tordre les corps.

    A la source du Tigre bottée, remonte le zip de l'Euphrate, aux confluents des fleuves, la source d'une vie de toi. L'empreinte humide de la terre, couverte de voiles rouges enrubannés, qui flattent jusqu'au profond des chairs, dans les torsions particulières.

    Les souffles alors, m'endorment encore. Les souffles encore, effleurent les corps. Les souffles implorent, reprennent les ors. Les souffles adorent, tordre les corps

    Boucle la porte, tire les rideaux, des paupières serre l'étau, respire, inspire expire, retiens-toi, sens la plume, le poids des pas de doigts. Pense-toi, rejoins-moi, et de toute conscience agonise. A l'heure où les eaux montent, se tenir par la taille, telles des bouées.

    Souffle encore. En jeter le sort.

    Souffle encore. Jeter nos voix dehors.

    Souffle encore. C'est moi d'abord.

    Souffle encore. Tordre les corps.


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  • Pendant que tu tournes dans ce film, d'avant the Jazz Singer, first of the talkies, aux acteurs mimes et dandinant, pendant que je tourne en rond, le long d'un cercle polaire, l'épaule nord tout en vrac, en attendant de rebondir sur des répliques, l'épaule sud dit vrai.
    Pendant qu'un ange passe, pendant que les autres s'écrasent, provoquant des éruptions de bouquets, aux arômes à peine tamisés, l'épaule sud dit vrai. Elle dit, elle dit que je te connais.
    Elle dit que des vents du soir passent, au-dessus de mers bien plus bruyantes, et que les montagnes bruissent à ton passage. Pourquoi ce ne serait pas vrai ? Quoi que tu fasses.
    Quoi que tu fasses, les crissements de mes rides sur mon visage entament le plastique de mes esgourdes. Et j'entends, et j'entends que je te connais. Et pourquoi tu me voudrais. Et. Et. Et. L'épaule sud dit vrai, elle dit que tu sens la paix à l'ouest des modes et des humeurs.

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  • A un pied palmé de là, de l'autre côté du dédale, le jour s'enfuit, la nuit se fait immense, elle sera longue jusqu'à demain. C'est qu'un constat, qu'une juste évidence, mais il ne fera pas jour avant le matin. La ténèbre ressemble à un labyrinthe, j'y cours, j'y rêve, j'y vais, je suis le mur de gauche, mon épaule droite et une prise au vent qui l'étreint. Je suis perdu et c'est ma chance, il ne fera pas jour avant le matin. Je me promène et guette l'absence de mes paupières, l'heure où l'éveil perd de son entrain. Les rêves y perdent leur latin.

    L'encre de ma Chine s'effondre sur le ciel. Indélébile et lente.



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    Au petit bal du coffre à jouets, il y a ceux qui sont montés sur ressort, qui font des petits pas qui grincent. Ils arrivent en voitures télécommandés, sous les applaudissement des crécelles.

    Il y a ceux tout de bois. La patine au visage, la peinture brillante, et la fragrance de cire. Ils s'allument discrètement et font peu de tout bois, un pas grand chose d'entrechocs.

    Au milieu de la boîte, un couple de porcelaine sur une plaque qui tourne, tourne.

    Dans le désordre, les gens de plastique font un peu ordinaire, plèbe du Lego et masse de Playmobil. Un canard adossé au mur du coffre à jouets, coin-coin-ne dans un calepin.



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  • Une fermeture éclaire sa jambe, de haut en bas, puisqu'elle porte le pied en l'air, ça me botte. L'écrin à chevilles s'use et tonne dans les corridors de la galerie marchande. Je n'ai pas envie d'aller loin, me dit-elle. Viens dans mon supermarché pourri, je ne t'y ai pas encore emmené. Je suis, les mains ballantes, dans le cliquetis des caisses enregistreuses. Et je récite les fromages que j'aime en évitant soigneusement la cancoillotte.

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