• Les tricycles de Marshmallow Avenue

    Les tricycles qui passent sur Marshmallow Avenue laissent des poussières de barbe à papa, des filaments de sucre qui se toilent comme en guignent les araignées. La lune est ce soir une étoile filante, bardée de rouge ou d'un halo vert, selon les angles et couleurs des traînards sur pylônes. C'est comme de l'harmonie sociale, mais interstellaire.

    Et ce n'est déjà plus le soir. La nuit a passé à s'écouter dormir et à se faire des films de Maïté poursuivant la dernière échalote.

    Chaque jour passe, et je me répète que je n'ai pas de fleurs. Pas de cadeaux enrubannés. Pas de tapes dans le dos et de chamailleries à trois sous qui se finissent aux bisous.

    On pourrait rêver qu'il fasse froid, mais la lumière du jour est indécente pour un mois de janvier. Elle ouvre les cols par amour. Par amour. Tu tournes dans ta chambre, et puis tu tournes dans ta chambre, sous les pales d'un ventilateur discret. Une présence invisible et rouillée qui fait clic clac et autres clappements corrodés, comme un truc qui ne tournerait pas rond, un fils d'éole mécanique et sans électricité. Je ne serais pas une bouée que je viendrais en courant d'air, en battant de ces foutues ailes qui ne m'ont pas encore poussé.

    Le ventilateur n'en tournerait que mieux. Peut-être.

    Puis les tricycles repasseraient sur Marshmallow Avenue. Et les bras ballants je répéterai des I want you d'un chanteur ou d'un autre. On ferait semblant qu'il neige, en dessinant des routes de couples de pas sur les rues non identifiées. La main dans la main de l'autre, comme deux bouées à la mer, retomber sur le sable, que tous s'écrient : sous les dépravés, la plage.



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