• Le Pianiste de la Groupie


    Les portes du café-concert grincent. C'est signe des gens qui entrent je crois.

    Je n'ai jamais voulu devenir pianiste. Les touches en noir et blanc, ça ne me disait pas plus que ça, j'y préférais facile les boutons d'or. Mais c'est la vie qui veut ça.

    Les portes du café-concert grincent. C'est signe des gens qui partent je crois.

    Je passe mes nuits sans dormir, et ce sont les siennes aussi. Je suis le pianiste de la groupie. Dieu que je m'ennuie sous son air triste, à la radio je passe pour un égoïste, j'aurais voulu être saxophoniste. Je fous toute ma vie en l'air, et toute ma vie c'est quelque chose, quand on pense à tout ce que j'aurais pu faire, à part jouer seul sur la scène, des gymnopédies et airs moroses.

    Mais elle m'aime, elle m'adore, plus que tout elle m'aime, et c'est beau comme elle m'aime.

    Elle passe sa vie à m'attendre, je passe ma vie à étendre, mes rêves saxophonistes. Devant l'hôtel dans les coulisses, elle se rêve arpèges et exercices, sous mes doigts de pianiste. Elle me suivrait jusqu'en en enfer, même si l'enfer c'est pas tout rose, j'ai qu'à taper le Bösendorfer, le faire cracher des gymnopédies et deux trois airs moroses.

    Mais elle m'aime, elle m'adore, plus que tout elle m'aime, et c'est beau comme elle m'aime.

    Elle sait comprendre ma musique, elle sait oublier qu'elle existe, et elle m'a pas encore vu saxophoniste. A la radio je passe pour un égoïste.

    Les portes du café-concert grincent. C'est signe des gens qui entrent je crois.

    Je n'ai jamais voulu devenir pianiste. Les touches en noir et blanc, ça ne me disait pas plus que ça, j'y préférais facile les boutons d'or. Mais c'est la vie qui veut ça.

    Les portes du café-concert grincent. C'est signe des gens qui partent je crois.



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