• Faîtes entrer la Cousine

     

    C'est en septembre 2007, dans la petite commune de Nibuat Nias que sont découvertes trois oies mortes sur le chemin de la Messe. Sans le savoir, les employés municipaux se retrouveront embarqués dans la plus sale affaire aviaire de ses quatre dernières semaines.

    Mademoiselle C. de la mairie s'en souvient encore parfaitement.

    « Vers 14 heures, on m'a appelée pour me dire qu'il y avait trois oies mortes sur le chemin de la messe.
    - Qu'avez vous fait alors ?
    - J'ai immédiatement suivi la procédure. Parce qu'avec la grippe aviaire, il y a une procédure bien précise à suivre.
    - Et donc ?
    - J'ai appelé Harry Roselmack de TF1. »


    Vers 15h30, l'alerte à la grippe aviaire est levée, mais le village de Nibuat Nias n'est pas au bout de ses peines. L'explication des vétérinaires de la cellule départementale est sans appel :

    « Oui, ces oies ne sont pas mortes du H5N1.
    - C'est un soulagement.
    - Oui, quoiqu'en fait elles sont mortes par balles. »

    Quoi ? Au milieu d'un petit village de notre belle France, des oies auraient été tuées par balles, et abandonnées sans vie sur un chemin communal ?
    Le constat est pire encore :

    « Elles ont été tuées par balles de golf. »


    La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre dans la commune, et bientôt la moitié du villages de sept cents personnes, soit quinze manifestants selon la police, s'empresse devant les portes du club de golf, lançant des slogans à la gloire des animaux.

    Un journaliste qui s'était paumé dans le coin se souvient :

    « C'était la folie, j'ai cru que c'était le Carnaval de Nothing Hill avec un thème spécial vieux. »


    Mais revenons-en à notre enquête, on demanda autrefois à Louis Armstrong :

    « Monsieur Armstrong, qu'est-ce que le swing ? »,

    il aurait répondu :

    « Madame, si vous avez à le demander, vous ne le saurez jamais ! »


    Comme quoi de toute évidence, il parlait à une femme. Ces oies étaient-elles mortes d'un mauvais swing, ou d'un coup de putt ? c'était forcément un geste féminin.
    Les autorités canadiennes se mêlèrent à l'affaire, car il s'agissait d'oies canadiennes, et l'Ambassade de la feuille d'érable se faisait un honneur de résoudre cette investigation. Ils firent mandater la police montée (et voilà que dire d'autre ?)


    Le soir même, la cousine d'un notable du village se rendit au bureau de l'office des forêts.

    Et l'affaire était ainsi vaillamment résolue par le garde-champêtre. Quoique nul ne sût jamais pourquoi la cousine s'était rendu au bureau de l'office des forêts. D'après le garde-champêtre, elle aurait aussi bien pu se rendre à la gendarmerie.


    Que faut-il retenir de toute cette histoire ?
    La cousine est-elle vraiment coupable ? Ne vaut-il pas mieux aller quelque part, plutôt que s'y rendre ? Est-ce que ça vous a plu ? et j'en passe.


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