• Les aventures du Sexiest Matou de la Canicule qui brûle


    LES AVENTURES DU SEXIEST MATOU DE LA CANICULE QUI BRÛLE

    Je m'en souviens bien, pas folle la guêpe, pas fou le siamois. C'était pendant la canicule, pas vraiment le temps idéal pour se retrouver à poils, quoiqu'en disent les humains. Un rien mettait les matous en chaleur, et avec cette touffeur, la moindre petite goutte de sueur féminine vous rendait un chat maboul.

    Et je sais de quoi je parle... pardonnez-moi, je ne me suis pas encore présenté : je m'appelle Sam ou Rail, parce qu'on accepte jamais de me faire monter dans les trains (et qu'assez souvent on m'abandonne sur les quais de gares).

    Ce jour-là, je prenais l'ombre, parce que prendre le soleil, ça a ses limites, collé à une cheminée bien fraîche, faut-ce qu'il faut parfois, et la cheminée a des usages inespérés. C'était au-dessus de chez la vieille dame du cinquième (puisque le bâtiment a cinq étages), cette vieille dame toute gentille qui laissait traîner des soucoupes de lait près de ses jardinières, et qui a un perroquet soi-disant plus intelligent que la moyenne, qui avait le même rire que sa maîtresse. Mais ça nous le verrons plus tard.

    Là, j'allais être touché par la M.A.L.O. La M.A.L.O. chez nous les chats c'est le syndrome du Matou A Lubricité Olfactive. C'est quand on prend un parfum qui nous bousille les hormones : on devient tout fou, et pour nous sauver, on nous jette dans une rivière ou au fond d'un placard, jusqu'à ce que les effets soient passés. Sinon, on ne répond de rien.

    J'étais donc là au frais de la cheminée, quand j'ai pris son parfum, et perçu le chuchotement de ses coussinets sur les tuiles chaudes. D'elle, je ne vis pratiquement pas grand chose. Je ne vis que son petit derrière, petite pomme toute chaude affolante : elle venait sûrement de jouer avec une bobine de laine, car il lui restait un bout de ficelle qui lui faisait culotte, string obsessionnel qui me fit lui courir après comme un matou sans cervelle. Malheureusement c'était la M.A.L.O. qui me contrôlait, et je ne contrôlais plus mes pattes, la tuile ! je m'emmêlais les coussinets et tombais la tête la première sur le balcon de la vieille dame, (ce qui fait bien moins mal quand on est un matou sans cervelle).

    Je n'étais pas au bout de mes peines. Loin de là.

    Je rentrais chez la vieille Dame et là ! malheur ! celle-ci était allongée sur le sol... quoique non, elle n'était pas allongée, elle venait de tomber. Le perroquet rieur s'affolait comme un fou. C'était sûrement le perroquet le plus intelligent du monde, il avait retrouvé ses pilules de digitaline, et lui avait même préparé un verre d'eau, puis m'indiquant du bec la poitrine de la vieille femme, il me montra où faire le massage cardiaque, mais de mes petites pattes je ne provoquais que quelques griffures. Le perroquet décrocha le téléphone et composa le 18. Au standard on décrocha :

    - Allo ?
    - Il est beau Coco, répondit le perroquet, il est beau Coco.

    Ah ben bravo, le perroquet le plus intelligent du monde !!! Celui-ci conscient de sa stupidité décida de se jeter par la fenêtre, et de reprendre sa liberté au passage. Mais avait-il oublié qu'on lui avait taillé les ailes ? non... impossible, je sautais après lui pour l'empêcher de se suicider, et nous passâmes tous deux par-dessus bord du balcon, pour tomber inconscients sur la bâche d'un camion qui passait dans la rue.

    Quelques heures plus tard, la vieille dame fut découverte par sa fille, assez tôt pour être sauvée. Mais pour la police, il n'y avait aucun doute, vu les griffures que je lui avais laissées, et les quelques plumes du volatile traînant ici et là, j'avais tenté de la tuer, pour lui bouffer son perroquet, ce gentil petit oiseau qui rigolait tout le temps

    Rapidement tous les chats du quartier furent réunis, et bien sûr il n'en manquait qu'un à l'appel : moi. Sherlock Holmes, consultant de la police du quartier eut même ces mots :

    - Elémentaire, c'est Sam Ou Rail qui a essayé de se faire l'ara qui rit.

    Alors qu'en fait, moi et le perroquet nous étions descendus à une station service à 400 kilomètres de là, bien décidés à rentrer à la maison. En chemin nous avions croisé un Canard. Celui-ci s'était gentiment proposé de nous accompagner. Parce que les Canards ont un sens de l'orientation infaillible.

    Nous lui avions raconté notre histoire en chemin, et il n'en revenait pas, nous interrompant tout le temps pour demander des détails et autres précisions ou faire des remarques pleines d'une intelligence toute canardienne, car y a pas à dire, les canards ils sont malins:

    - Beaucoup de gens apprécient une Chatte sur un toit brûlant.

    Il était très intrigué par cette maladie du M.A.L.O. Je lui donnais donc des exemples concrets, comme ce chat appelé Guy, très triste qui faisait du théâtre, (il semblait en avoir déjà entendu parler car il s'exclama « ah ! Ce chat Guy triste ! »), il était atteint de M.A.L.O. et depuis il était devenu complètement fou, s'était teint en violet et un peu efféminé.

    - Je comprends mieux, conclut-il, la Guy Mauve est un chat M.A.L.O.

    Il nous fit traverser la forêt, car c'était bien plus rapide, et qu'il s'y connaissait beaucoup mieux en vol d'oiseau que le perroquet le plus intelligent du monde. En chemin, nous croisâmes un garçon avec un fusil à bouchon qui s'appelait Roch.

    Il décida de les accompagner, car il préférait de loin la forêt à la plage. Car seul sur le sable les yeux dans l'eau, son rêve était trop beau. L'été qui s'achève sa copine partira, à cent mille lieux de là. Comment oublier son sourire, et tellement de souvenirs ? Il préférait partir dans la forêt !

    Le perroquet qui était tellement intelligent se tailla une flûte dans une brindille. Il jouait brillamment, ne s'arrêtant que pour un « il est beau Coco ».

    - Moi j'aime bien le hautbois, dit le Canard.
    - Moi, je suis plutôt instruments à cordes, dit Roch.
    - Moi, je kiffe la clarinette, avouais-je.

    Le Canard s'arrêta alors...

    - Dîtes, remarqua-t-il, ça vous dit rien ça ?
    - Quoi donc ? demanda Roch.
    - Ben un chat clarinette, un canard hautbois , un oiseau à flûte et un petit garçon aux cordes ? dans la forêt ? continuait le Canard.
    - Euh... Pierre et le loup ? hasardais-je.
    - Ouf, ricana Roch, heureusement que je m'appelle pas Pierre.

    Au même moment un loup surgit d'un buisson et attrapa Roch à la gorge l'envoyant rouler dans le fossé. J'évitais de justesse que le loup ne m'attrape au passage faisant d'un pierre deux coups. Non ils roulèrent tous les deux, et le loup en fut tout sale et écorché, tandis que pierre n'amassait pas mousse.

    Avec le canard, on décida que rentrer par la forêt n'était pas le bon plan. On amena donc le perroquet à la gare, où évidemment je ne pus pas prendre le train. Il rentra donc seul, et au passage on retira contre moi les poursuites pour meurtre, malgré ses explications confuses : « il est beau Coco ».

    Quant au Canard et moi, nous avions vu une station essence en chemin. Alors naturellement on y retourna.

    Et beaucoup disent toujours de nous, les Chat Duck pompèrent et pompèrent.




  • Commentaires

    1
    Dimanche 4 Novembre 2007 à 17:08
    félicitations
    depuis moi, on avait jamais vu une aussi bonne histoire de samouraï. Je m'épate moi-même.
    2
    Dimanche 4 Novembre 2007 à 17:13

    comme on dit chez moi, parler de chat ici, ça relève d'autre chose que du canard. Tu mérites largement pour ton courage et ta vaillance d'être notre égal !
    3
    Joey
    Dimanche 4 Novembre 2007 à 17:17
    génial
    je viens de saint-malo et je cherchais un chat pour discuter avec d'autres jeunes et je suis tombé sur ce texte qui est trop beau trop génial, j'en ai oublié mon chat malouin !
    4
    Harry
    Dimanche 4 Novembre 2007 à 17:19
    non mais canard
    sérieux, ce que tu viens d'écrire là, c'est bad c'est de la bombe, c'est chat bada boum
    5
    Lundi 5 Novembre 2007 à 16:00
    à mes amis
    du joli cinéma, du clinquant art martial, de saint malo, et du chabada à deauville, juste un mot : MERCI
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