• Les tricycles qui passent sur Marshmallow Avenue laissent des poussières de barbe à papa, des filaments de sucre qui se toilent comme en guignent les araignées. La lune est ce soir une étoile filante, bardée de rouge ou d'un halo vert, selon les angles et couleurs des traînards sur pylônes. C'est comme de l'harmonie sociale, mais interstellaire.

    Et ce n'est déjà plus le soir. La nuit a passé à s'écouter dormir et à se faire des films de Maïté poursuivant la dernière échalote.

    Chaque jour passe, et je me répète que je n'ai pas de fleurs. Pas de cadeaux enrubannés. Pas de tapes dans le dos et de chamailleries à trois sous qui se finissent aux bisous.

    On pourrait rêver qu'il fasse froid, mais la lumière du jour est indécente pour un mois de janvier. Elle ouvre les cols par amour. Par amour. Tu tournes dans ta chambre, et puis tu tournes dans ta chambre, sous les pales d'un ventilateur discret. Une présence invisible et rouillée qui fait clic clac et autres clappements corrodés, comme un truc qui ne tournerait pas rond, un fils d'éole mécanique et sans électricité. Je ne serais pas une bouée que je viendrais en courant d'air, en battant de ces foutues ailes qui ne m'ont pas encore poussé.

    Le ventilateur n'en tournerait que mieux. Peut-être.

    Puis les tricycles repasseraient sur Marshmallow Avenue. Et les bras ballants je répéterai des I want you d'un chanteur ou d'un autre. On ferait semblant qu'il neige, en dessinant des routes de couples de pas sur les rues non identifiées. La main dans la main de l'autre, comme deux bouées à la mer, retomber sur le sable, que tous s'écrient : sous les dépravés, la plage.



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  • J'ai pris le temps de me laisser faire, j'étais trop petit pour décider, le soleil s'éprenait de l'hiver, et refroidissait l'atmosphère. On a clopiné sous des cieux que je voulais champagnes, et sous d'autres un peu plus cendrés, on suivait les grandes routes, la pluie faisait froid dans le dos.

    Ton nez posé contre la vitre, le soleil battant tout bas, j'y étais pas, je sais pas ce que j'aurais fait en attendant.

    Il y avait tes pas avant le corridor, et des voix à perte de vue, une qui ne m'est pas familière un instant t'a retenue. Assis à des kilomètres, le ciel gris faisait froid dans le dos.

    Tes mains rangées au fond des poches, le cœur battant tout bas, dans une autre gare, je sais pas quoi faire en attendant. Penser à toi, juste longtemps.

     



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  • Un air dans la tête. En ligne. Sur ma ligne de flottaison des gouttelettes de pluie. Scintillent.
    Pas de pleurs, pas de peurs. Pas les pleurs, pas ces peurs. Easy. Piquer du bec, piquer une tête. Je flotte sur les flots. Je gigote sur les gigots, et sauve les moutons de Panurge. Facile.
    C'est un job dans l'eau du bouillon, qu'alerte à mal y bout.

    Mais ni A, ni B, ni C, ne suffisent pour aligner mes idées.
    Fixes de t'embrasser.
    Mais ni A, ni B, ni C, ne suffisent pour aligner mes idées.
    Fixes de t'enlacer.

    Et quand j'ai fini de jouer les sauveteurs, super musclés et bien gonflés, lancés par-dessus bord, comme un homme à la mer vient à manquer, je rentre râper sur un clavier et taper des carottes. Grimaçant, sur la page blanche, me déformant en bec de lièvre, à la plume plastique de canard, sur le papier je laisse voguer des A, des B, des C et ce qu'il reste des alphabets.



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  • Je traîne par là, mes guêtres et ma guitare, je vais m'abandonner, à une chanson inspirée.

    Je pense à toi, les cordes sont désaccordées, je les resserre, une à une, mon amour que t'es jolie.

    Je traîne par là, mes sourires les joues gonflées, sur la radio de tes rêves, mes ondes éphèbes.

    Un riff. Un martèlement.

    Une pulsation. Je ne veux rien savoir.

    Je ne veux plus rien faire.

    Je traîne par là, mes guêtres et ma guitare, je vais m'abandonner, à une chanson inspirée.



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  • Je regarde à gauche, vers l'ensemble des cuivres, l'amour s'endort au tuba. Tu plonges, avec ton masque, ton regard est plus expressif, étrange, sous les eaux les bouées fuient.

    Je ne sais pas pourquoi, je ne veux pas savoir comment, je continue de tomber amoureusement. Je ne sais pas pourquoi, et j'avance imprudemment, je continue de me décalquer dans les pommes.

    Je regarde à droite, et dans la poussière des diamants, les mineurs piochent des étincelles. Elles ont les formes d'un orchestre à cordes, et une nappe de violons enrobe les bonnes poires d'une toilette chocolat.

    Je ne sais pas pourquoi, je ne veux pas savoir comment, je suis le chef de choeur. Je ne sais pas pourquoi, et je souris bêtement, je me pomme de décalcomanies.

    Je regarde vers le ciel, et au plafond de la mine, Lucy évidemment me sourit. Ce qu'il y a d'adamantin, c'est l'éternel d'un disque, et d'un sillon de diamant.



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